Le point de vue

Pour raconter une histoire, un narrateur peut opter pour 3 points de vue différents. Il pourra ainsi exprimer sa vision par rapport à sa propre perception de l’histoire. 

​1. Point de vue omniscient

Le narrateur connaît les pensées, les sentiments, les opinions de tous les personnages et les relations qui les relient. De plus, il peut se déplacer dans l’espace et dans le temps. Cette vision lui permet de tout comprendre de la réalité qu’il décrit. Il en sait plus que les personnages eux-mêmes.

En secouant la tête, elle caressa le visage défait de Dolfi. Le garçon leva les yeux, reconnaissant, il essaya de sourire, et une sorte de lumière éclaira un bref instant son visage pâle. Il y avait toujours l’amère solitude d’une créature fragile, innocente, humiliée, sans défense ; le désir désespéré d’un peu de consolation ; un sentiment pur, douloureux et très beau qu’il était impossible de définir. Pendant un instant – et ce fut la dernière fois – il fut un petit garçon doux, tendre et malheureux, qui ne comprenait pas et demandait au monde environnant un peu de bonté. 

Dino BUZZATI, “Pauvre petit garçon !”, 1966.

2. Point de vue interne

Le narrateur voit les actions et les éléments de l’histoire à travers les yeux des personnages. Par conséquent, sa compréhension de l’histoire est limitée à ce que le personnage voit, entend ou ressent. Il peut faire référence au passé et au présent. Le narrateur en sait autant que les personnages.

Jacques remonte sur son cheval et fend la presse qui s’était faite à l’entrée de la maison du magistrat ; mais comme il souffrait avec peine que tant de gens le prissent pour un fripon, il affecta de tirer la montre de sa poche et de regarder l’heure qu’il était ; puis il piqua des deux son cheval. 

Denis Diderot, Jacques le Fataliste et son maître, 1796.

3. Point de vue externe

Le narrateur est un observateur externe et nous raconte le déroulé des événements sans connaître l’intimité des personnages. Il rapporte aussi fidèlement que possible et de façon objective ce qu’il voit sous ses yeux. Il a moins d’informations que les personnages. Un récit utilisant un point de vue externe est généralement écrit à la troisième personne. 

Deux hommes parurent.

L’un venait de la Bastille, l’autre du Jardin des Plantes. 

Le plus grand, vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue.

Quand ils furent arrivés au milieu du boulevard, ils s’assirent à la même minute, sur le même banc. Pour s’essuyer le front, ils retirèrent leurs coiffures, que chacun posa près de soi. 

Gustave Flaubert, « Bouvard et Pécuchet », 1881

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