PISA 2018 : Les élèves français sont dans la moyenne mais le système est inégalitaire

L’OCDE a publié le mardi 3 décembre 2019 son enquête triennale : le PISA 2018 (Programme for International Student Assessment). Cette étude fournit l’évaluation internationale la plus complète et la plus rigoureuse des compétences académiques dans trois domaines spécifiques : la lecture, les mathématiques et les sciences. Cette édition 2018, réalisée dans 79 pays, révèle les lacunes et les acquis de plus de 600 000 élèves et permet aux pays concernés d’ajuster ou de renforcer leurs systèmes éducatifs.

Les élèves chinois sont les plus performants 

Sans surprise, la Chine est en tête du classement de cette nouvelle édition et confirme son objectif de dominer la course mondiale à l’excellence scolaire. Réalisée uniquement dans les quatre provinces les plus riches du pays, Pékin, Shanghaï, Jiangsu et Zhejiang, l’étude démontre tous les efforts que la Chine consacre à l’éducation et la formation en tant que leviers économiques. Singapour est en deuxième position de ce classement devant deux régions administratives spéciales de la République populaire de Chine: Hongkong et Macao. En Asie, au-delà de la volonté politique, l’éducation et la réussite scolaire sont la priorité de nombreux parents qui n’hésitent pas à investir en masse dans l’éducation de leurs enfants. Les professeurs sont également valorisés, soutenus et bénéficient d’une formation de qualité.    

La France se stabilise dans la moyenne des pays de l’OCDE 

Chaque édition du PISA est axée sur un thème particulier dans le but de comparer les résultats aux éditions précédentes. Cette année, les experts de l’OCDE ont scruté attentivement les compétences des élèves en lecture et en écriture. Les élèves français ont obtenu 493 points en lecture, un score au-dessus de la moyenne de l’OCDE (487 points). La France se positionne ainsi entre les 20e et 26e places en lecture, à égalité avec la Belgique, l’Allemagne, le Portugal ou la Slovénie. Meilleure que les Pays-Bas ou l’Espagne, la France est derrière les États-Unis, le Royaume-Uni ou encore l’Estonie, premier pays non asiatique de ce classement avec 523 points. Avec 495 points en mathématiques et 493 points en science, notre système éducatif se stabilise par rapport à la précédente édition et lui permet de tirer son épingle du jeu en étant dans la moyenne des pays de L’OCDE.  

Le système éducatif français est-il vraiment inégalitaire ?

Si la France reste dans la moyenne au niveau des résultats et des compétences, elle souffre d’une très forte inégalité due à l’origine sociale. En effet, les élèves français issus d’un milieu social défavorisé affichent de moins bons résultats que les autres élèves. Une sorte de ségrégation sociale qui est l’une des plus élevés des pays de l’OCDE. Ainsi les élèves français aux origines modestes ont obtenu des résultats inférieurs de 107 points à leurs camarades plus “fortunés”. Un écart supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE qui est de 89 points et qui classe la France au troisième rang des pays les plus inégalitaires en termes de réussite scolaire liée à l’origine sociale, derrière Israël et le Luxembourg. 

Cette ségrégation sociale au collège avait déjà été mise en évidence dans les précédentes éditions du PISA. La France, contrairement aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, n’a toujours pas trouvé de solutions efficaces pour réduire les inégalités en termes de réussite scolaire. De nombreux professeurs, sociologues ou pédopsychiatres ne cessent de dénoncer une culture éducative à la française délaissant la formation des enseignants sur le  plan pédagogique. Quand un enseignant français va se focaliser sur le niveau de sa classe dans son ensemble, son homologue finlandais ou britannique aura comme seul et unique objectif la progression de chaque élève.

Les experts de l’OCDE ont également constaté que les nouveaux professeurs sont systématiquement orientés vers des zones d’éducation prioritaires (ZEP) où les collèges et les lycées sont réputés difficiles. Une situation qui ne favorise nullement la stabilité pédagogique des élèves issus de milieux précaires et que beaucoup d’enseignants, peu formés à la diversité sociale, vivent comme une véritable sanction. Une situation qui met en lumière les lacunes de la formation des professeurs et explique l’essor du soutien scolaire en France.   

References & resources : 

Résultats du PISA 2018 RÉSUMÉS VOLUMES I, II & III : 

https://www.oecd.org/pisa/PISA2018%20_Resum%C3%A9s_I-II-III.pdf

L’enquête PISA 2018 en France: 

https://www.oecd.org/pisa/publications/PISA2018_CN_FRA_FRE.pdf

L’ensemble de l’enquête PISA 2018 

https://www.oecd.org/pisa/PISA%202018%20Insights%20and%20Interpretations%20FINAL%20PDF.pdf


Laisser une réponse:

Votre adresse email ne sera pas publiée.